Rue Lauriston (Paris, 16e)

Publié: 12 octobre 2010 dans Politique
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Ce matin, je suis passé rue Lauriston (Paris, 16e), pas loin de l’avenue Kléber, et la rue est un peu en hauteur, là-bas.

Je me suis souvenu du livre de Jacques Delarue sur l’Histoire de la Gestapo (Fayard, 1962, Livre de poche n° 2392, mars 1970) et soudain j’ai cru être transporté en 1942, comme dans un film sur l’Occupation : ce type qui venait vers moi, il ne fallait pas que je le rate, c’était lui ou moi, je n’avais qu’un appareil photo, vite, je devais dégainer en semblant viser un immeuble juste devant.

Après tout, la rue Copernic est aussi dans les parages et combien de pas se sont perdus à jamais dans ces lieux…

Un truc marrant : une camionnette de la fourrière barrait justement celle-ci pour essayer d’enlever une grosse voiture noire garée sur un emplacement « livraisons ». Au moment où j’allais traverser le passage clouté (on n’en sort pas !), le conducteur me fit un signe comme quoi il renonçait à placer ses petites roulettes sous le véhicule.

Sur l’instant, je ne compris pas pourquoi : il s’attaquait maintenant à la voiture qui était derrière celle-ci. Je regardai alors le pare-brise : « Préfecture de police », indiquait un carton bien mis en évidence sur le tableau de bord, avec un numéro matricule.

La bavure avait été évitée à temps !

Décidément, un entêtant parfum policier régnait toujours dans ce quartier.

Mais l’après-midi, il y aurait nettement plus de monde sur le pavé.

(Photos : Paris, rue Lauriston, 16e, le 12.10.10. Cliquer pour agrandir.)

commentaires
  1. Cowboy dit :

    Très élégant. Ça sent le neuf. Commentaire sobre, bien sûr… et tapé avec le coude. A cause des deux bouteilles achetées chez Nicolas qui m’encombrent les deux mains.

  2. Désormière dit :

    Bravo ! Bravo ! Bravo !

  3. Dom A. dit :

    Une santé de fer !
    Il fait bon vivre.

  4. PdB dit :

    Nombre premier alors ? Tant qu’à faire… Vous (re)commencez fort : pensez-vous voir sous ces lunettes, ce chapeau, cette écharpe, cet imperméable l’un des modérateurs honni avec raison dans votre hébergement précédent ? En tout cas, voilà un bien beau rebond… Donc on remplace aux signets ! Welcome back ! (« la mobilisation ne faiblit pas » édulcore les abrutis serviles, en effet, non, elle augmente, au contraire…)

  5. @ PdB : non, juste une apparition historique !
    @ Dom A. : je n’ai pas encore trouvé où se cachait l’endroit pour mettre une « blogroll »…
    @ Désormière : avec 22 visites hier soir, je me sens infiniment plus léger.
    @ Cowboy : il achète et vend du remontant !

  6. Sorcière dit :

    Super !!!!
    Ce joli billet de résistance donne le ton 😉
    Même mon balai se sent tout revigoré !

  7. Claire dit :

    Quelle réactivité, bravo ! Je trouve le nouveau titre très à-propos ! Bonne continuation.

  8. @ Sorcière : « du balai ! », un slogan d’actualité…
    @ Claire : je n’ai pas encore réussi à modifier l’heure indiquée, entre autres !

  9. Chr. Borhen dit :

    Oui, très élégant, et j’aime beaucoup cette nouvelle « police de caractères » (ceci n’est évidemment pas un jeu de mots à deux balles).

  10. Natacha S. dit :

    «Regardez-les passer! Eux, ce sont les sauvages.
    Ils vont où leur désir le veut par-dessus monts,
    Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages
    L’air qu’ils respirent ferait éclater vos poumons…»
    «Les Oiseaux de passage, Jean Richepin / Georges Brassens»
    Bon vent!

  11. rony dit :

    Voilà qui fait plaisir…
    cordialement

  12. Zoë dit :

    L’irréductible est irrésistible! On sent que tous les cartons ne sont pas encore arrivés, la camionnette est bloquée par une grosse voiture noire peut-être

  13. @ Zoë : joli !
    @ rony : merci de vous êtes transporté jusqu’ici.
    @ Natacha S. : vous me faites penser à une chanson de Michel Delpech…

  14. Stéphane Alcoat dit :

    Avenant passage clouté qui, en pointillé, reprend l’irréductible fil du Chasse-clou.
    Lauriston était parent de Law. Y aurait-il dans l’air un parfum de banqueroute?

  15. @ Stéphane Alcoat : la loi rencontre parfois la déroute…

  16. Le Tenancier dit :

    Ça sent la peinture fraîche !
    C’est bien.

  17. Claire dit :

    Comment faites-vous pour vous rendre rue Lauriston en prenant un bus direction République ?

  18. verroust patrick dit :

    L’irréductible, chapeau pour le titre!
    Son association avec la destination de l’autobus : « Republique » est géniale , tout simplement.

  19. Ambre dit :

    Très beau bandeau.
    Longue vie à L’irréductible.

  20. Δον Κιχώτης dit :

    Bon voyage a  » L irreductible ».
    Je le prefere comme bateau .
    Tres belles les photos .

  21. @ Δον Κιχώτης : une trirème ?
    @ verroust patrick : Raymond Queneau a dû m’aider…
    @ Claire : c’est un parcours destiné à gêner les filatures !
    @ Le Tenancier : il fallait ravaler la façade (je manquais d’un produit L’Oréal sous la main).
    @ Ambre : merci.

  22. Le Tenancier dit :

    Mais… me vient une question, cher Dominique : qu’est-ce que vous pouviez bien foutre au zoo ce jour là ? Moi j’ai été dans le coin pendent treize ou quatorze ans, mais c’était pour des raisons professionnelles. On ne fréquente jamais l’endroit sans de bonnes raisons. J’espère que vous avez un alibi valable (non, je ne vous demande pas de me le dire… quoiqu’une maîtresse, dans ce coin, ça doit vous coûter bonbon !)

  23. Jean-Luc dit :

    J’espérais bien que ta disparition sur le Monde ne serait que provisoire.
    Bienvenue sur WordPress.
    Tu verras, on y est pas mal.

  24. Sophie K. dit :

    YES !
    Oh oui, longue vie à ce blog et à son auteur. Je me hâte de changer les liens chez moi.

  25. Sorcière dit :

    C’est amusant mais je viens de recevoir un message de windows live m’informant de la fermeture des espaces persos de windows live spaces debut 2011 au profit de WordPress.com. C’est la grande migration ??? rire
    Au fait ! c’est amusant aussi les « fenêtres surgissantes » des gravatars 😉

  26. @ Sophie K. : je suis encore débutant !
    @ Jean-Luc : je pourrai te demander des conseils ? Par exemple, comment intégrer un lien sur un commentaire à un mot et non le laisser comme une cicatrice sanguinolente à l’instar de celle qui s’étale un peu plus bas… ?
    @ Le Tenancier : je n’avais pas bien vu le rapport avec le zoo (de Vincennes ?) mais cette histoire nous permet d’envisager l’aspect « maison close » fort à la mode ces temps-ci.
    D’ailleurs, passant devant une librairie de l’avenue Kléber qui consacrait sa vitrine au sujet, j’ai acheté le petit « Mille et une nuits » n° 573 (sorti en septembre) publiant la pièce de théâtre de Maupassant, vite lue, qu’il avait écrite à l’âge de 25 ans, et représentée avec le soutien de Flaubert : « A la feuille de rose, Maison turque » (2,50 €).

  27. Marie dit :

    Une histoire à la Simenon ? On peut renifler la gouaille des passants en imaginant l’homme à l’imperméable à l’allure Jean Moulin …venir à la rescousse d’un monde à la dérive … 🙂
    Heureuse de vous retrouver 🙂

  28. @ Marie : ou Patrick Modiano ?

  29. @ Marie : un choix de clarté.

  30. Chr. Borhen dit :

    Rebonjour L’Irréductible.

    Permets seulement que je tente une étrange combinaison de signes afin d’incruster un lien dans du texte.
    Si elle devait fonctionner, alors je te contacterais en privé pour te dire comment procéder.
    Si elle devait échouer, alors tu pourrais la censurer sur-le-champ – décidément…

    Voici :

    Vive Moi

  31. Amusant : je me suis « perdu » dans le quartier dimanche matin en voiture en cherchant à rejoindre le Musée d’art Moderne de la Ville de PARIS où est présentée la fameuse expo de Larry Clark « Kiss the past hello » (tout été bouclé par les forces de L’ORDRE : il y avait une course quelconque autour du Trocadéro) et suis passé pour la première fois de ma vie rue Lauriston, rue de bien triste mémoire. Ça m’a rappelé des lectures, des témoignages et m’a fait froid dans le dos. Je me suis dit « dire que certain(e)s habitent cette rue et s’entendent prononcer son nom quand ils sont dans l’obligation de donner leur adresse ».

  32. @ espace-holbein : il est vrai que le Trocadéro est au bout de l’avenue Kléber, et le musée d’Art moderne juste en descendant. Certes, habiter rue Lauriston ou rue Copernic ne doit pas être plus facile – pour ceux qui ont un peu de mémoire ou d’instruction – que d’avoir les fenêtres de son appartement qui donnent sur le wagon plombé qui est fixé sur rails devant une place de Drancy (93).

  33. Quotiriens dit :

    Vous avez tout repeint en blanc, et sans panneau d’interdiction d’afficher?
    On sent comme un courant d’air de liberté tout à coup, revigorant.
    Felix phenix.

  34. @ Chr. Borhen : non, non, on aboutit bien sur ton blog, donc le lien fume à plein tirage.

  35. @ quotiriens : oui, l’air est plus vivifiant ces jours derniers (et il y a même du soleil) !

  36. Gilbert Pinna dit :

    D’une rue à l’autre, juste une petite traversée, vous revoilà . 🙂

  37. PhA dit :

    C’est propre. C’est neuf ?

  38. PhA dit :

    Nouvel essai : « C’est propre. C’est neuf ? »
    (Je viens de me faire traiter de doublon par WordPress !)

  39. PhA dit :

    Ah ben s’il l’avait affiché tout de suite, mon commentaire, j’aurais pas doublonné.

  40. @ PhA : c’est propre comme trois sous neufs !

  41. Jyf dit :

    La Police vous a déjà logé !

  42. Moons dit :

    Je passe, je passe, et je vais repasser. Ca sent le propre, ici. Dis-donc, c’est qui cette Myrlène ? C’est fabulon !

  43. Moons dit :

    Mame Myrlène, c’est doux, c’est neuf ! It was a joke.
    N’empêche, j’aime beaucoup cette nouvelle maison, surtout avec quelques odeurs de peinture, de colle à papier peint. T’as posé toutes les étagères ?

  44. @ Moons : oui, mon adjudant (une pub qui ne faisait pas un pli) ! Mais Myrlène serait le farmer de la maison ? Non, toutes les étagères ne sont pas encore posées – je dois encore recopier la blogroll et comprendre un peu le système – mais c’est vrai qu’il y a une sensation d’espace agréable.

  45. Cowboy dit :

    Feu de Dieu ! Vu le monde… mes deux bouteilles, ça va faire un peu juste. J’y retourne immédiatement.
    Ce nouveau blog est une extension du domaine de la lutte. « L’ire est ductile. »

  46. @ Cowboy : belle formule en plein dans la cible !

  47. Saravati dit :

    Les voitures se suivent et ne se ressemblent pas, il suffit d’une étiquette …
    Bienvenue chez vous où les formes annoncent déjà les couleurs !

  48. Nomade dit :

    Cette rue Lauriston porte un nom qui laisse de bien mauvais souvenirs. C’est dommage pour le Maréchal Jean Jacques Alexandre Bernard Law de Lauriston qui sut, après une vie bien remplie, mourir à 60 ans d’apoplexie foudroyante dans les bras de la très belle Amélie de Gallois. Belle époque où les maréchaux d’empire expiraient dans les bras de jeunes et séduisantes danseuses…. ce qui vaut toujours mieux que dans une baignoire gérée par des malfrats travaillant pour la Gestapo.

  49. @ Nomade : le maréchal Pétain aimait, lui, l’eau brune.
    @ Saravati : un carton peut sauver la mise…

  50. David Marsac dit :

    La rue Lauriston et la géographie du Paris 42 est au coeur des préoccupations actuelles plus ou moins conscientes. Elles se retrouvent dans le roman de Jean-Charles Lévy, Marge occupée, publié en avril dernier, et qui cherche encore ses promeneurs ou ses combattants.

    Votre Irréductible, que je découvre à travers les hublots, a tout du sous-marin : le nom, les cibles, le sillage des commentaires et jusqu’aux jaillissements soudains.

  51. @ David Marsac : oui, ne pas se tromper de prénom, en l’occurrence un Lévy peut en cacher un autre. Mais j’ignorais ce livre quand j’ai fait allusion à 1942…

  52. celeste dit :

    Classe 🙂

    Et WordPress, free!

  53. @ celeste : un autre transfuge vient de se déclarer : Dom A. (voir sur mon billet de ce jour, ma réponse à son commentaire).

  54. Elizabeth dit :

    Ça fait plaisir de voir que le Chasse-Clou, que l’on se désolait de voir disparaître, a pu rebondir. Longue vie à l’Irréductible, au poids de ses mots et au choc de ses photos !

  55. Michèle dit :

    Embarquer pour la République à bord d’un autobus, cela me va, Dominique. Je vous suis, comme sur LCC.
    Bon vent à l’Irréductible !

  56. @ Michèle : voilà, on a démarré !

  57. Madame de K dit :

    mais c’est quoi c’te manie de déménager qu’ils ont tous en ce moment ?… (oui, je sais, j’suis un peu niaise, c’est ça qui fait mon charme 😉

  58. @ Madame de K : une simple bougeotte, voyez-vous ?

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