Vous passez juste innocemment
et puis vous vous dirigez jusqu’ici
rien n’indique assez vite le danger
encore un manque évident d’information
pourtant il y a dans les rues des dents
des monticules qui vous soulèvent
si vous êtes en voiture
des renoncules qui vous élèvent
si vous êtes à pied ou à cheval
un peintre s’est installé juste dans le coin
établi on dirait un des deux frères Caillebotte
qui saisissait des photos mais en noir et blanc
il repeint des carrosseries
à gorge déployée il en rit
en plein air sous les nuages pressés
une étoile pour Staline une autre pour Lénine
et même au hasard une Vespa
la rue observe et se réserve et se gondole
Buren a laissé des traces verticales
et horizontales
il fait flèche de tout bitume
faut-il qu’il expose là aussi
nom de nom !
(Photo : Paris le 24 mars, rue Dieu, 10e. Cliquer pour agrandir.)
Benoît Dehort
Les rues ont des dents et heureusement, des immigrés pour les laver avant d’être chassés pour que les Français se sentent enfin chez eux…
@ JEA : c’est certain.
« Vous passez juste innocemment »… et hop ! Le coeur entre les dents !
@ Désormière : il y avait longtemps, pour vous.
Quel drôle de zèbre!
@ Quotiriens : il y aurait de cela aussi.
Dans la rue des dents, prendre garde aux carrioles cariées.
@ Gilbert Pinna : surtout si c’est Brian De Palma qui conduit…
Est-ce les dents de l’amer ?
Pas des dents de scie tout de même.
Et des dents Dehort, ça ressemble à quoi ?
@ Ceriat : jeu et montagne.
@ Zoë Lucider : ça va, ça vient…
@ Moons : dents de pierre.
Intéressante photo ouverte aux interprétations les plus fantaisistes de vos commentateurs et commentatrices. Il faut espérer que les dents du requin plaqué au sol n’auront pas raison du zèbre insouciant qui rôde tout près.
@ Pierre Chantelois : c’est le zoo urbain !
Joli billet, ça Soulages…
@ Dom A. : imaginons un tableau de 1000 mètres carrés…