Archives de 15 octobre 2010

Les aboyeurs publics du pouvoir, les Eric Besson, Eric Woerth, MAM, Jean-François Copé, etc., s’en sont pris, sur ordre du chef d’orchestre élyséen, à Ségolène Royal (PS), après son intervention mardi soir sur TF1, pour stigmatiser « l’irresponsabilité » de celle qui a osé demander aux jeunes de continuer à « descendre dans la rue mais de manière pacifique ».

Car il est vraiment étonnant, incroyable, inimaginable… que des collégiens, des lycéens, des étudiants s’intéressent au nouveau système des retraites imposé par la droite, et, logiquement, à leur avenir !

Question posée par Arlette Chabot, toujours au mieux de sa forme, à Martine Aubry sur France 2 hier soir (émission A vous de juger) : « Est-il normal que l’on se préoccupe à 17 ans de ce qui n’arrivera que 50 ans plus tard ? », un formidable « élément de langage » tout droit signé UMP.

(Jean-François Copé, président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, mercredi. Photo D.R. Le tag a été rajouté.)

Oui, les études longues dans une Education nationale en cours de démolition, les stages à répétition, le chômage comme riante perspective, la précarité, l’âge du départ à la retraite repoussé de deux ans – pour le moment – au nom de l’argument gouvernemental seriné à longueur d’antenne portant sur « l’allongement de la durée de la vie »… et l’on voudrait que ceux qui en prennent conscience (il y a même des cours sur ces sujets dans les lycées,  à supprimer, eux aussi !) se taisent, se croisent les bras, et assistent sans broncher à la destruction de toute l’organisation sociale, comme à celle des services publics, et se contentent de s’envoyer gentiment des SMS sur leurs téléphones pour des rendez-vous galants ?

Hier à Montreuil (Seine-Saint-Denis), pas loin du lycée Jean-Jaurès – le hasard, en passant – un lycéen de 16 ans a été atteint au visage par une balle de flash-ball tirée par un policier. La même ville où le petit-fils d’Armand Gatti fut éborgné à vie, en juillet 2009.

Egalement maire de Montreuil, Dominique Voynet a interpellé avec force, jeudi au Sénat, le ministre Eric Woerth, ce parangon de vertu républicaine, et a dit, avec des accents hugoliens : « Que vaut donc un pouvoir politique et quelle est sa légitimité quand il en est réduit à tirer sur ses enfants ? »

La jeunesse possède encore un certain savoir-vivre et est consciente de la situation politique actuelle : le savoir-mourir que l’on voudrait lui imposer, elle ne l’a jamais accepté. Ce n’est pas en jouant au ball-trap avec elle que le pouvoir en place sortira de l’ornière fangeuse où il s’enfonce jour après jour.